La physique des catastrophes (Marisha Pessl)

Il y a des livres mystérieux… On ne sait pas vraiment expliquer l'aura dont ils sont entourés. Ce fut le cas pour "L'ombre du vent" et les "Falsificateurs" dernièrement. Idem ici. L'on suit l'année de fac de Bleue Van Meer, jeune prodige vouant pour son père un amour immense, et qui va nouer une relation d'amitié complexe avec sa prof de cinéma... Cette surdouée écrit son journal intime et impressionne par la quantité de ses références culturelles et la justesse de ses métaphores. La lecture n'en est que plus qu'impressionnante. Au fond, la génie ne serait-elle pas Marisha Pessl ?

L'ombre du vent (Carlos Ruiz Zafon)

Quel bonheur de lecture ! Ne serait-ce déjà par le choc de la première page et ce titre évocateur : "le cimetière des livres oubliés"… Tout est dans cette phrase ! Lire l'Ombre du vent, c'est comme se replonger dans certains livres qui ont marqué notre enfance, et où l'évasion et les rêves sont permis.  S'y mêlent réalisme fantastique extraordinaire et imaginaire mystérieux... Et puis cette atmosphère rétro (l'histoire se passe dans les années 50 en Espagne), cette candeur magique dans l'écriture parfois, c'était comme tourner des pages secrètes et sacrées... J'en passe. Un moment magique. Pour l'histoire : le petit Daniel Sempere doit «adopter» un livre au hasard. Sa main innocente s'attarde sur un volume mystérieux, L'ombre du vent, signé par un auteur non moins énigmatique, Julián Carax. Il ignore encore que sa vie entière sera dominée par la quête de cet écrivain maudit.

Un peu plus loin sur la droite (Fred Vargas)

Deuxième volet de la trilogie Kehlweiler. Toujours plus drôle, plus pertinent, plus loufoque, plus jouissif ! Et quel  départ : un os humain retrouvé dans une crotte de chien laissé dans un parc parisien. Sans parler de la découverte de Bufo, le crapaud et le confident de Louis, le passage à St Nicolas, bourgade finistérienne et ses personnages déglingués (le maire ivrogne, le collectionneur de "machine" etc) Et j'évoque pas cette scène d'anthologie autour d'un billard dans le bar du village. Un régal !

Lu petit, évidemment à l'époque 80% du sens du propos m'avait échappé. J'en étais resté à la SF pure. J'aurais d'ailleurs du en rester là,  ah ah ah, tellement la lecture en est aujourd'hui glaçante ! Putain de monde.

Chroniques birmanes - Pyong Yang - Shenzen (Guy Delisle)

BD. Les tribulations d'un français en Asie. Avec un regard incrédule et faussement naïf, Delisle peint des situations du quotidien d'une civilisation inconnue et exploite avec humour tout le décalage culturel de l'oeil occidental. "Chroniques birmanes" est celui que je préfère.

Le chef d'œuvre depuis Youza ! Un concentré d'intensité dramatique pour cette histoire où ce mec débarquant en Australie est victime d'un kidnapping par une jeune femme pas très catholique. Pas une seule faute, pas une maladresse, pas un temps mort. Tout y est brillant, précis et terriblement étouffant.  La simplicité d'une écriture suffit parfois à produire des purs livres-qui-tuent. Je conseille pour être bien  dans le trip de lire  Cul-de-sac l'été, mes aïeux j'en transpire encore !

L'invention de Morel (Bios Casares)

Ah ouaip…ah ouaip dis donc ! J'y suis allé au hasard, et bien m'en a pris…Terrible en fait cette histoire de personnages coincés sur une île où roderaient des fantômes pas comme les autres ! Le fameux réalisme fantastique propre aux sud-américain quand tu nous tiens... Admirable et troublant.

Le désert des tartares (Dino Buzzati)

P... la déprime ce bouquin. Mais faut dire quand même que y a une sacrée atmosphère, entre onirisme, fantastique, irréel. Et pourtant ce sujet de l'attente c'est un peu notre vie quelque part… Bref, ça donne envie de profiter de la vie comme elle vient ce bouquin. Et c'est marrant, parce que je l'ai lu très lentement, ça a duré, duré...comme la cadence même imposée par l'histoire.. Étrange, étrange je dis, ce livre a un pouvoir quasi-maligne !!

La saga de Youza (Yaouzas Baltouchis)

Oh f... me !  THE livre là ! Génial, génial ! A lire absolument… Passé les dix premières pages (pas un mot sur deux que je connaissais), c'est fini on est télé-transporté dans le monde de Youza. Celui d'un bout de campagne  en Lituanie où crèche un vieux solitaire bougon et entêté hors du temps, hors des évolutions politiques et sociales, hors de tout. Et malgré ça, rarement on s'attache à un personnage comme celui de Youza. Une sorte de conte rural vraiment touchant et poignant. La classe.

                                                                                   L

Les hommes qui n'aimaient pas les femmes      

La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette                                                                  

   La reine dans le palais des courants d'air

La fameuse trilogie que tout le monde s'arrache depuis plus d'un an...Alors verdict ? Eh bien je n'avais pas encore fait de nuits blanches sur un bouquin et ça s'est fait sur Millenium !.. Tout est scénarisé comme un futur blockbuster hollywoodien en plus d'être bien ficelé et bien bétonné. Larrsonn maîtrise à la perfection chacune de ses 2000 pages grâce je pense à une rigueur bien scandinave. Malgré le pavé, malgré les intrigues parallèles, malgré la complexité de certaines  situations, l'histoire ne se délite jamais et on reste scotché pour un moment. Mention spéciale pour le personnage de Lizbeth Salander.

Ivanhoé à la rescousse (William Makepeace Thackeray)

Ah le super bouquin !! Drôle et pertinent, Ivanhoé raconte la suite (inventée) des aventures du héros de Walter Scott. C'est super agréable à lire, ça fait penser aux Monthy Python avec un soupçon de Schrek (sic), enfin y a tout pour plaire et passer du très bon temps...Dans cette version pour le moins loufoque, Thackeray multiplie les anachronismes et fait vivre aux protagonistes des situations invraisemblables. Plongé au cœur du Roman de Chevalerie, dont les poncifs sont tournés en ridicule, il prend à parti le lecteur, compose des vraies-fausses odes et poèmes, et trouve l'inspiration à travers des chansons détournées. Imparable moi je dis !

Super Monsieur Fruit (Nicolas de Crécy)

La meilleure bd de tous les temps !! Boudiou, qu'est ce qu'on se marre : vous imaginez, un homme obèse, qui plus est bien loser et qui ne pense qu'à bouffer, va acquérir de super pouvoirs et devenir Super Monsieur Fruit pour sauver la planète des méchants pas beaux... Y a pas une page sans un effet original, une idée qui tue, un dessin qui fait péter de rire. S'y ajoute un trait torturé et une ambiance parfois sombre et mélancolique.  Un bijou à lire et relire et relire et ...